Récit d’accouchement, lentement mais surement

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Dernier rendez-vous de relaxation proposé par ma sage-femme. Ça me fait beaucoup de bien mais en sortant je me sens toute nauséeuse, je dois même m’arrêter en route alors que ce n’est qu’à 10 minutes de chez moi en voiture. J’ai alors un gros coup de blues, la sage-femme ayant refusé de m’examiner je ne sais pas où j’en suis et je commence à avoir peur d’un déclenchement. Je me replonge dans le récit d’accouchement de mon fils car pour lui non plus, jusqu’au jour J je n’avais aucun signe avant-coureur. Ça me réconforte un peu et je reprend ma route.

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Nous passons la journée à nous balader, je marche beaucoup, porte mon fils. Sur un marché une vendeuse me casse littéralement le moral en me disant, en désignant mon ventre, que mon bébé est encore haut et que c’est pas pour tout de suite. Je manque de pleurer mais ma mère temporise : cette brave dame est fabriquante de pain d’épices, pas sage-femme 😆

Le soir à la maison j’ai mal au dos à force d’avoir marché et porté mon grand garçon et j’ai quelques contractions qui commencent à bien se faire sentir. Je fais une bonne heure de ballon pour soulager le bas de mon dos en buvant religieusement, comme chaque soir, ma tisane de framboisier accompagnée d’une poignée de dattes.

Vers 22h je commence à avoir des contractions légèrement douloureuses et régulières toutes les 10 minutes.

Vers minuit les contractions se font progressivement plus douloureuses mais restent gérables. Le travail ayant été très long pour mon grand je décide d’attendre encore.

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On est au terme exact où j’ai accouché de mon garçon et je commence à y croire. Les contractions sont toujours espacées d’environ 10 minutes mais leur intensité m’oblige a bouger. Je me met à 4 pattes dans le lit à chaque douleur en dandinant mon bassin et j’essaye de me reposer entre chaque.

A 2h du matin ça devient de plus en plus douloureux, je prend 2 Spasfon. Mon grand se réveille avec de la fièvre, on lui donne du Doliprane et papa le rendort pendant que je marche un peu dans le couloir, la position debout ou penchée sur la table à langer me calme beaucoup.

A 5h je décide de prendre un bain. Si au début la chaleur me soulage et atténue les contractions il devient vite difficile de bouger comme je veux dans la baignoire et ce n’est pas confortable. J’y reste quand même une demi-heure mais en sortant les contractions sont plus intenses et se sont un peu rapprochées (toutes les 6/8 minutes), il va falloir y aller.

A 6h nous sommes prêts, on réveille ma maman pour la prévenir que nous partons et que Bébé M est malade. On quitte la maison au petit jour. Le trajet est une torture, je ne supporte pas la position assise et chaque nid de poule ou dos d’âne pendant une contraction coupe me la respiration.

6h30 un sage-femme adorable et plein d’humour nous accueille. Après examen il m’annonce que je suis à 4 cm avec un col encore mi-long et qu’après le monitoring on pourra passer en salle. Il revient 20 minutes plus tard en me demandant si je veux la péridurale ou accoucher en salle nature et je me met à pleurer. Comme pour mon premier je comprend que mon corps travaille lentement (6h de douleur pour être seulement à 4…), que les douleurs sont trop fortes et que je ne tiendrais pas encore plusieurs heures comme ça. Le sage-femme m’encourage à tenter la salle nature quand même en me précisant que j’aurais toujours le droit de changer d’avis si besoin. Je laisse donc une chance à mon corps de travailler vite pour une fois et file vers la salle nature.

À 7h je suis à nouveau dans un bain. Ça soulage un peu mais pas assez pour me détendre et les douleurs sont vraiment fortes. Contrairement à ce qu’on dit souvent le répit entre les contractions n’existe pas chez moi, j’ai mal en continu avec des pics au moments des contractions. Une heure plus tard Monsieur vide la baignoire et appelle. Le sage-femme fini sa garde et nous confie à sa collègue. Je n’en peux plus après une nuit blanche et 7h de contraction et je sais qu’on va passer dans une salle classique. Après examen je ne suis qu’à 5, col effacé, ça va être encore long, j’abdique. La sage-femme appelle l’anesthésiste.

8h il arrive enfin, m’adresse à peine la parole sauf pour m’engueuler quand je sursaute lors de la piqûre anesthésiante et me fait un mal de chien en posant le cathéter. Mais ça fait effet et je peux me reposer un peu.

A 10h je suis à 8cm, la sage-femme propose de rompre la poche pour accélérer le travail mais je refuse. Elle m’installe donc en tailleur pour aider bébé à bien appuyer sur le col et à descendre. Je me dandine sur la table d’accouchement au son de la playlist que j’avais préparé. La poche se perce seule 30 minutes plus tard.

A 12h je suis à dilatation complète mais bébé encore haut. On attend qu’il avance en variant les positions sur la table d’accouchement : sur un côté jambe levée, puis de l’autre, à nouveau en tailleur.

A 13h, effet de la péridurale sûrement trop dosée je ne ressent plus les contractions et elles s’espacent à nouveau toutes les 10 minutes alors qu’elles étaient toutes les 4 minutes. Impossible de pousser dans ces conditions, les contractions doivent être plus proches pour que la poussée ne dure pas trop longtemps. La sage-femme, avec mon accord, me met donc une perfusion d’ocytocine pour relancer la machine.

14h toujours rien, je me met à paniquer en imaginant des instruments ou pire, une césarienne, avec la fatigue accumulée je fond en larme. Monsieur appelle la sage-femme. Elle me rassure bien en précisant que tant que le cœur de bébé bat bien on a tout le temps qu’il nous faut mais je n’en peut plus d’attendre. Elle propose de me faire pousser pour voir ce que ça donne et bébé descend très bien. La tête s’engage mais il reste du chemin à parcourir et les contractions sont encore assez espacées. La sage-femme augmente la dose d’ocytocine.

A 15h je ressent à nouveau les contractions et la tête de bébé bien basse. Quand la sage-femme arrive elle nous annonce qu’elle voit des cheveux puis elle installe la salle et appelle l’auxiliaire de puériculture.

15h20 tout est en place, à la contraction suivante je pousse une fois, puis 2 puis 3 et la tête avance très bien. 2ème contraction je pousse à nouveau et la tête commence à sortir. Entre le 2ème et la 3ème poussée je regarde vers le plafond et là GROS CHOC ! Un reflet improbable dans une lampe au plafond me permet de voir mon bébé sortir en temps réel. Je me met à pleurer en disant que je le vois et personne ne comprend rien mais ça me donne la force de continuer : la tête est dehors. En attendant la dernière contraction j’observe dans le reflet la sage-femme orienter la tête de bébé pour aider les épaules à passer. C’est à la fois magique et déroutant de voir ainsi juste la tête sortie ! Monsieur comprend enfin ce que je vois en suivant mon regard et se met à pleurer aussi.

Juste avant la contraction on nous demande si on préfère qu’on nous annonce le sexe ou le découvrir nous-mêmes, nous choisissons la seconde option. Je pousse une dernière fois en observant mon bébé glisser au dehors de moi et l’attrape.

A 15h27 Bébé Cacahuète est enfin dans nos bras. On l’essuie, lui parle, l’admire jusqu’à ce que la tentation soit trop forte. On soulève le petit drap ensemble en écartant délicatement ses jambes et enfin on découvre le grand secret de notre petit bébé. De notre petite fille ❤

Un accouchement loin de ce que j’avais imaginé mais parfait quand même.

2 réflexions sur “Récit d’accouchement, lentement mais surement

  1. Dinde De Toi dit :

    Cacahuète est une fille 💋💋👑👑🌹🌹!! Bienvenue à elle 😀.
    Je sais que tu voulais accoucher le plus physiologiquement possible mais l’important c’est que tu as pu avoir une voie basse 👍.
    Félicitations à toi d’avoir géré autant d’heures de douleurs, tu as été une vraie guerrière 👏👏. J’ai eu 28 heures de travail mais je n’aurais même pas eu la force de pleurer tant j’étais épuisée. Comme toi je n’avais pas de répit pendant les contractions, juste mal tout le temps. Je maudissais ma sage femme qui m’avait assuré que je pourrais me reposer et reprendre mon souffle entre deux contractions. La blague.
    Beau récit d’accouchement 💕💕.

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